LES RAISONS QUI NOUS POUSSENT À PIÉGER

Photo: Institut de la fourrure du Canada

 

Le piégeage est pratiqué pour diverses raisons. Examinons les principales raisons pour lesquelles le piégeage est pratiqué au Canada.

MAINTENIR DES POPULATIONS D’ANIMAUX SAUVAGES STABLES ET EN BONNE SANTÉ

La plupart des espèces sauvages produisent plus de jeunes que leur habitat ne peut en supporter jusqu’à l’âge adulte. Les contrôles naturels aident à réguler les populations, mais parfois ils ne suffisent pas à les empêcher de dépasser la capacité de charge de leur habitat. On assiste alors à un cycle d’expansion et de récession, lorsqu’une espèce surpeuplée est décimée par la famine et les maladies. Certaines espèces, comme les rats musqués et les lemmings, sont particulièrement sujettes à ces cycles, mais ils peuvent se produire chez de nombreuses autres.

Le piégeage réduit le risque de cycles d’expansion et de récession en aidant à équilibrer les populations d’animaux sauvages avec la capacité de charge de leurs habitats.

CONSERVER LES ESPÈCES RARES

Le piégeage est un outil important pour la conservation des espèces menacées et en voie de disparition.

Le piégeage permet notamment de réduire le nombre de prédateurs. Un exemple bien connu est la protection des œufs des oiseaux nichant au sol par l’élimination des renards et des belettes, mais il y en a beaucoup d’autres. Par exemple, des loups sont piégés en Colombie-Britannique dans le cadre d’un effort visant à préserver le troupeau de caribous de montagne de Klinse-Za.

Une autre utilisation importante du piégeage par les défenseurs de l’environnement consiste à capturer des animaux et à les relâcher. Cette pratique peut avoir plusieurs objectifs. Les animaux sauvages piégés peuvent être réinstallés dans des zones où ils vivaient autrefois, mais où ils ont disparu. C’est ce qui se fait depuis 2021 en Colombie-Britannique, où des lynx canadiens sont capturés et déplacés dans l’État de Washington. [link « lynx canadiens sont capturés et déplacés dans l’État de Washington » to ] Des loups ont également été capturés et déplacés avec succès. Une autre raison fréquente de capturer et de relâcher des animaux est d’attacher des colliers GPS pour suivre leurs mouvements.

PROTÉGER LES BIENS, LES INFRASTRUCTURES ET LES HABITATS

Si elles ne sont pas contrôlées, certaines espèces sauvages peuvent causer des dommages considérables aux biens, aux infrastructures et à l’habitat. Le piégeage est un moyen important d’atténuer les problèmes que ces espèces peuvent causer.

Le castor est une espèce qui peut causer d’immenses dégâts.

Les castors sont souvent appelés les « architectes » ou les « ingénieurs » de la nature en raison de leur capacité à transformer les habitats. Il le fait en construisant des barrages, en modifiant le tracé des cours d’eau et en créant de nouvelles zones humides. Mais cette capacité fait du castor une arme à double tranchant. Dans les régions sujettes à la sécheresse, comme le sud-ouest des États-Unis, les castors sont présentés comme une contre-mesure au changement climatique. Mais là où les castors sont abondants (c’est-à-dire dans la majeure partie du Canada), ils sont associés à la destruction des peuplements d’arbres et à l’inondation des champs, des routes, des fossés et des jardins.

Le rat musqué est une autre espèce qui peut être très nuisible.

Les rats musqués creusent des tunnels et sont connus pour bloquer les ponceaux, affaiblir les digues et endommager les champs et les routes. Ils sont également connus pour détruire les zones humides, en particulier les zones humides des prairies, en éliminant de manière sélective certaines espèces de plantes importantes pour le maintien de la biodiversité.

LUTTER CONTRE LA PROPAGATION DES MALADIES INFECTIEUSES

Les animaux sauvages peuvent transmettre plusieurs maladies non seulement à leur propre espèce, mais aussi à d’autres animaux sauvages, au bétail, à l’homme et aux animaux domestiques. Ces maladies ont tendance à se propager plus rapidement lorsqu’une espèce est surpeuplée, car la malnutrition affaiblit le système immunitaire et pousse les animaux à errer en dehors de leur aire de répartition normale à la recherche de nourriture. Le piégeage joue trois rôles dans la prévention de la propagation de ces maladies. Il permet d’éliminer les animaux infectés, il est utilisé dans les programmes de vaccination et il réduit la probabilité d’une surpopulation.

Les maladies transmises par les animaux sauvages au Canada sont les suivantes

La rage

La rage est heureusement rare chez l’homme au Canada, mais elle est présente dans certaines populations d’animaux sauvages et peut se propager au bétail et aux animaux domestiques. Ce risque est limité par le piégeage et la vaccination des animaux, ou par la diffusion d’appâts vaccinaux oraux.

Ces dernières années, des infections par la rage ont été signalées principalement chez les chauves-souris dans tout le Canada, chez les renards au Québec, au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, chez les mouffettes en Saskatchewan, au Manitoba et en Ontario, et chez les ratons laveurs en Ontario, avec quelques cas au Nouveau-Brunswick et au Québec.

Gale sarcoptique

La gale sarcoptique est une maladie cutanée des mammifères associée aux acariens, que l’on trouve chez les chats et les chiens domestiques, le bétail et les animaux sauvages tels que les renards, les coyotes, les couguars et les ours.

La tularémie

La tularémie, également connue sous le nom de fièvre du lapin, est une maladie infectieuse qui affecte à la fois les humains et les animaux et qui provient généralement des lapins, des rats musqués et des castors. Les modes de transmission les plus courants sont les piqûres de tiques et de mouches infectées et le contact direct avec un animal infecté.

La maladie de Carré

Bien qu’elle soit généralement associée aux chiens de compagnie et plus rarement aux chats, la maladie de Carré est une maladie virale très contagieuse et souvent mortelle qui touche de nombreux mammifères. Elle se transmet généralement par contact avec des gouttelettes respiratoires, de l’urine, du sang ou de la salive infectés.

La faune canadienne touchée par la maladie de Carré comprend tous les canidés (coyote, renard, loup), les mustélidés (belette, vison, glouton, martre, loutre, blaireau), la mouffette, le raton laveur, les pinnipèdes (phoque, morse, otarie) et les ours.

CONTRÔLE DES ANIMAUX SAUVAGES NUISIBLES

Les animaux sauvages « nuisibles » sont des animaux qui doivent être éliminés parce qu’ils sont entrés en conflit avec l’homme. Inévitablement, leur nombre augmente à mesure que l’expansion urbaine empiète sur l’habitat de la faune sauvage.

Souvent, on se débarrasse des animaux sauvages nuisibles en les attrapant d’abord dans un piège avant de les éliminer. C’est particulièrement le cas dans les endroits où l’utilisation de pièges ou d’armes à feu pourrait mettre en danger les animaux domestiques ou les personnes.

Par exemple, lorsqu’un coyote urbain se montre agressif envers les gens, il est généralement pris dans un piège à mâchoires. De même, une famille de ratons laveurs nichant sous la terrasse d’une maison est normalement prise dans un piège à cage.

VOIR AUSSI : Pourquoi le déplacement est-il rarement pratiqué pour les animaux sauvages « nuisibles » ?

PROTECTION DU BÉTAIL

Les éleveurs demandent souvent aux trappeurs de les aider à réduire la prédation des vaches, des moutons et d’autres animaux d’élevage. Un projet pilote au Manitoba a révélé que sur 11 606 pertes de bétail entre 2015 et 2019, 62 % ont été causées par des coyotes. En deuxième position, on trouve les loups, suivis des ours noirs.

POUR L’HABILLEMENT, L’ALIMENTATION, L’EMPLOI ET LA CULTURE

Le piégeage répond à plusieurs besoins humains essentiels, en particulier dans les communautés isolées.

Vêtements et nourriture

Les vêtements en cuir et en fourrure sont bien connus pour leur durabilité, leur solidité, leur chaleur et leur beauté. Ce que l’on sait moins, c’est que de nombreux animaux à fourrure font aussi de bons repas. Lorsque vous vous trouvez dans une communauté de trappeurs, espérez qu’on vous servira un mets délicat comme un rôti d’ours, un ragoût d’écureuil ou de rat musqué, une longe de phoque ou une queue de castor.

L’emploi

Dans les régions rurales du Canada, les possibilités d’emploi peuvent être difficiles à trouver. Le piégeage est une option importante pour des milliers de personnes qui cherchent à compléter leurs revenus, en particulier en hiver lorsque les champs de culture sont en sommeil.

CULTURE

Dans de nombreuses communautés autochtones du Canada, le piégeage joue un rôle culturel majeur. L’acte de piégeage lui-même, ainsi que les vêtements et la nourriture qu’il procure, sont essentiels au maintien des connaissances et des compétences traditionnelles, et assurent la cohésion sociale en renforçant le sentiment d’identité.

Bien que cela soit moins évident pour les étrangers, des milliers de trappeurs non autochtones apprécient également les connaissances et les compétences traditionnelles, ainsi que le sentiment d’identité que procure le piégeage.

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