GESTION DES ANIMAUX À FOURRURE

Photos: AWeith, CC BY-SA 4.0; Gary Kramer; Fur Institute of Canada; Chris Paul from England, CC BY 2.0; Cephas, CC BY-SA 3.0;.toutes via Wikimedia Commons sauf la photo #3.

Évaluation des populations

L’évaluation des populations de la flore et de la faune sauvages est un élément clé des bonnes pratiques de gestion, mais bien qu’elle soit basée sur la science, une part d’approximation est inévitable. C’est pourquoi les évaluations les plus précises possibles sont le fruit d’un effort collectif.

Les données brutes sont généralement recueillies sur le terrain par les gestionnaires de la faune employés par les gouvernements provinciaux et territoriaux – les principaux gestionnaires des animaux à fourrure au Canada. Mais ces gestionnaires de la faune ne peuvent pas agir seuls. Ils comptent beaucoup sur les gens qui vivent sur le terrain. En effet, les trappeurs et les chasseurs sont souvent appelés les yeux et les oreilles des gestionnaires de la faune sauvage, car ils fournissent des données inestimables sur l’abondance des espèces dans des habitats souvent très éloignés.

De plus en plus, les gouvernements provinciaux et territoriaux intègrent également la contribution des organisations autochtones dans les décisions de gestion. Ces organisations représentent non seulement un grand nombre de personnes vivant sur le territoire, mais elles disposent également d’un grand nombre de connaissances traditionnelles sur la manière d’utiliser la faune et la flore de manière durable.

Dans le même temps, le gouvernement fédéral joue un rôle de premier plan dans deux domaines spécifiques.

En tant que partie à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), le gouvernement fédéral est chargé de faciliter et de réglementer le commerce international.

Le gouvernement fédéral est également responsable de la conservation des espèces menacées en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP), sur les conseils du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). 

CITES

Établie en 1975, la CITES est un accord international entre gouvernements (Parties) visant à minimiser toute menace pour les populations d’animaux et de plantes sauvages causée par le commerce international. Le Canada a ratifié la Convention en 1975.

Bien que la CITES soit juridiquement contraignante pour les Parties, elle ne se substitue pas aux lois nationales. Elle fournit plutôt un cadre à respecter par chaque partie, qui adopte ensuite sa propre législation nationale pour garantir la mise en œuvre de la CITES au niveau national. En 2023, la CITES comptera 184 Parties, dont 183 États et l’Union européenne.

Quelque 6 610 espèces animales et 34 310 espèces végétales et leurs produits sont actuellement protégés par la CITES contre la surexploitation. Elles sont répertoriées dans trois annexes, en fonction de la menace qu’elles représentent pour le commerce international. Seuls quelques animaux à fourrure canadiens figurent dans l’une ou l’autre de ces annexes, tous sauf un étant inscrits à l’annexe II.

L’annexe I énumère les espèces menacées d’extinction, dont le commerce international est interdit. Le Canada n’a qu’un seul animal à fourrure inscrit à cette annexe, le putois d’Amérique, espèce disparue. (1)

L’annexe II représente la grande majorité des espèces inscrites à la CITES. Le commerce de ces espèces doit être contrôlé afin de s’assurer qu’il ne menace pas leur survie. Parfois, des espèces qui ne sont pas elles-mêmes menacées sont incluses, mais il est difficile de les distinguer des espèces qui le sont. Dans certains cas, au lieu d’inscrire une espèce entière, l’annexe peut n’inscrire qu’une sous-espèce ou une population géographiquement distincte, par exemple celle d’un seul pays.

Les animaux à fourrure canadiens inscrits à l’annexe II sont les suivants :

  • l’ours noir d’Amérique (Ursus americanus)
  • le lynx roux (Lynx rufus)
  • Ours brun (Ursus arctos)
  • Le lynx du Canada (Lynx canadensis)
  • Le loup gris (Canis lupus)
  • Loutre de rivière d’Amérique du Nord (Lontra canadensis)
  • Ours polaire (Ursus maritimus)

L’annexe III énumère les espèces qui sont protégées dans au moins un pays qui a demandé aux autres parties de l’aider à contrôler le commerce. Aucun animal à fourrure canadien ne figure dans cette annexe.

(1) Historiquement, le putois d’Amérique (Mustela nigripes) habitait les prairies des États-Unis et le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan. En 1979, il a été déclaré éteint, après des décennies de perte d’habitat, d’empoisonnement indirect dû au contrôle de sa principale source de nourriture, les chiens de prairie, et de maladies. En 1981, une population résiduelle a été découverte dans le Wyoming. Depuis, elle a été réintroduite sur plusieurs sites aux États-Unis et sur un site au Canada, le Grasslands National Park, en Saskatchewan.

COSEPAC

Créé en 1977, le COSEPAC est un groupe consultatif indépendant auprès du ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada. Le COSEPAC est composé de biologistes de chaque agence provinciale et territoriale de protection de la faune et de quatre agences fédérales, de scientifiques non gouvernementaux et de représentants experts d’organisations autochtones. Il se réunit deux fois par an pour évaluer le statut des espèces en péril.

Lorsque le Canada a adopté la Loi sur les espèces en péril en 2002, celle-ci précisait que la principale fonction du COSEPAC serait « d’évaluer la situation de chaque espèce sauvage considérée par le COSEPAC comme étant en péril et, dans le cadre de cette évaluation, d’identifier les menaces existantes et potentielles qui pèsent sur l’espèce ».

En mai 2022, le COSEPAC avait réalisé des évaluations pour 864 espèces de faune et de flore dans les catégories de « risque » suivantes : 371 en voie de disparition, 196 menacées, 253 préoccupantes, 21 disparues du pays (c’est-à-dire qu’on ne les trouve plus à l’état sauvage au Canada) et 23 éteintes.

LOI SUR LES ESPÈCES EN PÉRIL

La Loi sur les espèces en péril (LEP) de 2002 est une loi fédérale visant à respecter l’un des principaux engagements pris par le Canada dans le cadre de la Convention internationale sur la diversité biologique de 1992. D’une manière générale, son objectif est d’empêcher la disparition des espèces sauvages. Plus précisément, elle prévoit le rétablissement des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées en raison de l’activité humaine, ainsi que la gestion des espèces préoccupantes pour éviter qu’elles ne deviennent des espèces en voie de disparition ou menacées.

La LEP définit une méthode pour déterminer les mesures à prendre afin de protéger les habitats relativement sains existants et de rétablir les habitats menacés. Elle identifie également les moyens par lesquels les gouvernements, les organisations et les particuliers peuvent collaborer pour préserver les espèces en danger, et prévoit des sanctions en cas de non-respect de la loi.

En ce qui concerne les espèces sauvages qui peuvent bénéficier d’une protection juridique et d’un rétablissement en vertu de la LEP, la loi désigne spécifiquement le COSEPAC comme l’organisme responsable de l’identification et de l’évaluation des espèces en péril.

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