TYPES DE PIÈGES
Mise en place d’un piège à mâchoires rotatives pour le rat musqué. Photo : Gaetan Fournier
Tous les pièges utilisés au Canada pour capturer des animaux à fourrure sauvages appartiennent à deux grandes catégories : les pièges mortels et les pièges à capture vivante. À l’intérieur de ces catégories, il existe différents modèles en fonction de l’espèce ciblée, de l’endroit et du moment où le piège sera installé.
Tous les pièges doivent répondre à des normes rigoureuses en matière de bien-être animal et être efficaces et sécuritaires pour l’utilisateur. Pour la plupart des espèces, les pièges utilisés doivent être légalement certifiés conformes à l’Accord sur les normes internationales de piégeage sans cruauté. 95 % des animaux piégés pour le commerce de la fourrure sont capturés dans des pièges mortels.
PIÈGES MORTELS
Les pièges mortels sont conçus pour tuer très rapidement un individu de l’espèce ciblée. Ils sont utilisés principalement pour les animaux de petite et moyenne taille, comme le rat musqué, la belette, le raton laveur, le loutre, le castor, la martre et le pékan. Ces pièges fonctionnent de la même manière qu’une souricière, mais ils sont plus grands et plus puissants. Ils existent en différentes tailles et différents modèles en fonction de l’espèce ciblée.
Au Canada, pour les espèces plus grandes, telles que le coyote, le renard, le lynx et le lynx roux, les trappeurs commerciaux de fourrures utilisent généralement des collets mortels. Ces pièges sont particulièrement appréciés dans les régions septentrionales où les conditions environnementales extrêmes (en particulier la neige et le gel).
DIFFÉRENTES ESPÈCES, DIFFÉRENTS PIÈGES
Les espèces d’animaux à fourrure sont de toutes tailles, se comportent différemment et occupent des habitats différents. Il n’existe donc pas un seul type de piège ou de dispositif de capture qui convienne à toutes les espèces dans toutes les situations.
Certains pièges sont conçus pour une espèce particulière, tandis que d’autres peuvent être utilisés pour une série d’espèces similaires.. Par exemple, la même taille de piège mortel en X peut être utilisée pour la martre, le pékan et le rat musqué. Mais ils deviennent spécifiques à une espèce en les installant d’une manière particulière, en tenant compte de variables telles que l’emplacement, l’appât ou le leurre à utiliser, et le moment.
Par exemple, un piège mortel en X pour la martre sera placé dans une boîte placée sur un arbre ou un poteau incliné au-dessus du sol. Le même piège pourrait être utilisé pour attraper le rat musqué, mais il serait placé sous l’eau à l’entrée d’un terrier.
VOIR AUSSI : Accord sur les normes internationales de piégeage sans cruauté
PIÈGES DE CAPTURE VIVANTE
Photo : Institut de la fourrure du Canada
Les pièges de capture vivante sont conçus soit pour retenir un animal par un membre, soit pour le confiner dans une cage ou une boîte, jusqu’à l’arrivée du trappeur. Ils sont utilisés dans diverses circonstances.
Les pièges de capture vivante sont utilisés par les gestionnaires de la faune sauvage pour attraper et relâcher les animaux sains et saufs. Ils le font pour plusieurs raisons, comme la pose de colliers émetteurs pour suivre les déplacements des animauxou leur déplacement dans le cadre d’un programme de réintroduction.
Quant aux trappeurs commerciaux de fourrure, il existe une série de situations dans lesquelles ils peuvent utiliser un piège de capture vivante plutôt qu’un piège mortel. Par exemple, des espèces comme le coyote et le loup sont trop méfiantes pour les pièges mortels autres que les collets. Le trappeur peut donc utiliser un piège à patte pour retenir l’animal jusqu’à ce qu’il arrive pour l’euthanasier, avec une arme à feu de petit calibre.
Les pièges de capture vivante garantissent également que le trappeur de fourrure ne prélèvera pas d’espèces non ciblées. Par exemple, une cage à capture vivante installé sur une branche d’arbre peut attirer plusieurs espèces de mustélidés, mais si une espèce non ciblée s’y aventure, le piégeur peut simplement la laisser partir.
CAPTURES NON CIBLÉES
Un avantage important de la conception et de la mise en place de pièges mortels pour des espèces spécifiques est qu’elle élimine presque totalement les captures accidentelles d’espèces non ciblées. Toutefois, ces captures se produisent occasionnellement et sont prises très au sérieux par la communauté des piégeurs parce qu’elles impliquent presque toujours des chiens de compagnie.
La grande majorité des pièges sont parfaitement sûrs pour les chiens. Par exemple, un piège de retenue à pied peut simplement être enlevé, tandis qu’un piège mortel placé dans un arbre est inaccessible, même si le chien est attiré par l’odeur de l’appât.
Les rares fois où un chien de compagnie est tué dans un piège, il s’agit presque toujours d’un collet posé pour les canidés ou les félins, ou plus rarement d’un piège à mâchoires installé sur le sol.
Il est important que les propriétaires de chiens concernés comprennent que ces accidents peuvent être évités. Dans presque tous les cas, soit le chien fait de l’exercice sans laisse dans une zone où cela est interdit, soit un piège a été posé illégalement (par exemple sur un terrain privé, sans autorisation).
Dans le premier cas, le chien meurt parce que son propriétaire a non seulement été irresponsable, mais a également enfreint la loi. Dans le second cas, il est important de savoir que le piégeage est une activité très réglementée et que chaque association de piégeurs coopérera pleinement avec les autorités chargées de l’application de la loi pour poursuivre toute personne posant des pièges illégalement.
VOIR AUSSI : Lorsque des chiens de compagnie sont accidentellement pris au piège, pourquoi les reportages des médias sont-ils si déséquilibrés? La vérité sur la fourrure, 12 mars 2023.