Le commerce de la fourrure fait partie de l’économie canadienne fondée sur les ressources et il constitue l’une des plus vieilles industries du Canada et des plus importantes sur le plan historique. Quatre cents ans après ses débuts, la traite commerciale des fourrures continue d’utiliser une ressource canadienne durable et abondante et ce, de manière responsable; elle apporte une contribution de taille à l’économie et à l’écologie de notre pays.
ÉCONOMIE
Le commerce de la fourrure du Canada apporte plus de 800 millions $1 par année à l’économie canadienne.
« Il est reconnu que la valeur de la production des fourrures est plus élevée que la valeur de la foresterie sur une même superficie de terrain, sur une période de cent ans. »
– Institut de la fourrure du Canada
Valeurs en revenu
La vente des peaux a rapporté aux trappeurs et aux propriétaires de fermes d’élevage d’animaux à fourrure du Canada plus de 135 millions $2 en 2007.
Recettes publiques
Les gouvernements provinciaux et territoriaux reçoivent près de 1,6 million $ en redevances annuelles et en recettes de permis que doivent verser les trappeurs d’animaux à fourrure. Quarante-deux pour cent de cette somme vont directement aux programmes de conservation de la faune et des habitats, gérés par le gouvernement.
Valeurs du marché canadien
Ventes estimatives annuelles de fourrures au détail au pays : 300 millions $3.
Valeur commerciale internationale
- En 2006, les exportations de fourrures ont apporté 226 millions $ à la balance commerciale du Canada.4
- Les exportations de peaux et de vêtements de fourrure ont dépassé 430 millions $ en 2008.5
- L’activité commerciale mondiale des fourrures se chiffrait à 15 milliards $ en 2007.6
les principaux marchés de fourrures du Canada sont : la Chine, la Russie et l’Ukraine, l’Europe (l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Grèce, la France, l’Espagne), la Turquie et la Corée.
EMPLOI
Le commerce de la fourrure au Canada emploie directement 70 000 Canadiens7. Le revenu d’environ 250 familles, ou 750 personnes et membres de famille par circonscription fédérale, est directement tributaire du commerce de la fourrure.
L’emploi à temps plein et à temps partiel dans divers secteurs de la fourrure s’ajoute aux retombées économiques en matière d’emploi dans le secteur des approvisionnements et services, incluant : les fournisseurs d’aliments et de matériel pour animaux, les services vétérinaires et de recherche, la production de sous-produits, les spécialistes du marketing, les services commerciaux, les transports et les secteurs d’artisanat et de design.
L’industrie de la fourrure du Canada fournit des emplois à niveau élevé de compétences ainsi qu’une importante source de revenu d’emploi aux personnes habitant en régions rurales et éloignées.
- Trappeurs actifs : 60 000 (dont 25 000 Autochtones)8
- Nombre de fermes d’élevage d’animaux à fourrure disposant d’un permis : 3159
- Entreprises tributaires de la fourrure : 81510
IMPORTANCE RÉGIONALE
Les provinces suivantes comptent le plus grand nombre de fermes d’élevage : la Nouvelle-Écosse, l’Ontario, Terre-Neuve-et-Labrador et la Colombie-Britannique.
Les provinces suivantes comptent les plus importantes récoltes d’animaux à fourrure : le Québec, l’Ontario et l’Alberta.
Plus de 85 p. 100 des vêtements en fourrure sont fabriqués à Montréal.
Le Canada compte deux maisons de vente aux enchères appartenant aux producteurs et dont les acheteurs viennent de partout dans le monde, toutes deux situées en Ontario.
INFO ÉCLAIR
Fourrure sauvage
Le piégeage se pratique dans presque tous les pays du monde. Le piégeage d’animaux à fourrure se pratique dans toutes les régions et municipalités du Canada.
Les produits de la fourrure sont exportés en Europe, en Russie, en Asie et aux États-Unis.
Plus de 25 espèces d’animaux à fourrure sauvages du Canada figurent sur une liste d’utilisation destinée au commerce, les plus courantes étant : le rat musqué (28 p. 100), le castor (21 p. 100), la martre (13 p. 100), et le raton laveur (5 p. 100).11
Les vêtements en fourrure du Canada les plus exportés sont ceux en castor.12
Le castor, le rat musqué, le lynx ainsi que d’autres animaux à fourrure sauvages constituent une source de nourriture et de revenu pour de nombreuses familles canadiennes.
En plus d’exploiter leurs terrains de piégeage enregistrés privés ou publics, les trappeurs professionnels assurent un précieux service de contrôle de la faune aux municipalités locales et aux propriétaires fonciers privés d’un bout à l’autre du Canada.
L’élevage des animaux à fourrure
Environ deux tiers des fourrures produites au Canada (et jusqu’à 85 p.100 dans le monde entier) proviennent de fermes d’élevage de vison et de renard. 13
Au Canada, les fermes d’élevage d’animaux à fourrure produisent environ 1,7 million de peaux de vison par année.14
Outre les fourrures, les fermes fournissent une huile précieuse pour le traitement du cuir ainsi que des sous-produits d’engrais comme la farine d’os et de sang.
RÉGLEMENTATION
L’élevage et le piégeage des animaux à fourrure sont réglementés et autorisés par les provinces. Ces deux activités respectent également des ententes internationales comme la CITES (la Convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction), la Convention sur la diversité biologique (CDB) et l’UICN (l’Union mondiale pour la nature).
Les biologistes provinciaux et territoriaux élaborent des plans de gestion régionale afin de maintenir de saines populations d’animaux à fourrure.
« Les trappeurs reçoivent une formation et le piégeage est soigneusement réglementé par des zones de piégeage autorisées, des quotas de récolte, des saisons de chasse et d’autres mesures visant à éviter la récolte excessive et à ce que les meilleures méthodes existantes soient utilisées en vue de promouvoir la conservation responsable. »
– Ministère des Ressources naturelles de l’Ontario
Un accord international signé en 1997 par le Canada, la Russie et l’Union européenne établit les protocoles scientifiques des normes de piégeage sans cruauté. Les États-Unis ont signé un accord distinct mais semblable avec l’UE. Après dix années de tests, la mise en oeuvre de l’Accord sur les normes internationales de piégeage sans cruauté (ANIPSC) a débuté au Canada à l’automne 2007. Cet accord stipule que les fourrures sauvages doivent être récoltées avec des systèmes sans cruauté acceptés à l’échelle internationale et vérifiés scientifiquement.
RECHERCHE
Depuis 1984, plus de 20 millions $ ont été investis dans le programme canadien de recherche et de développement des pièges, reconnu internationalement. La recherche est coordonnée par l’Institut de la fourrure du Canada et menée à l’installation de l’Alberta Research Council avec la collaboration de vétérinaires et de trappeurs professionnels.15
Les trappeurs participent aux études écologiques sur le terrain, aux études sur la distribution et les populations d’animaux sauvages, aux projets de relocalisation de la faune, à la planification de la gestion de la foresterie, aux programmes de vaccination des animaux sauvages, aux tests sur les pièges et à la surveillance des maladies.
L’Institut de la fourrure du Canada est l’organisme officiel de tests sur les pièges pour le gouvernement du Canada et pour tous les gouvernements provinciaux et territoriaux.
« Les résultats de la recherche sur les animaux à fourrure ont dans bien des cas été incorporés aux lois et/ou aux méthodes de piégeage et d’élevage ».
– Fédération internationale du commerce de la fourrure
Les associations d’élevage d’animaux à fourrure ont lancé la recherche et le développement en matière de santé, de nutrition, de comportement, d’hébergement et de gestion des animaux à fourrure, ou ont contribué à ces activités. Depuis sa création, en 1984, le Nova Scotia Fur Institute (NSFI), en collaboration avec le Nova Scotia Agricultural College (NSAC) et le ministère de l’Agriculture et de la Commercialisation de la Nouvelle-Écosse (MACNÉ), subventionne les initiatives de recherche et de démonstration publiées. La chaire de recherche sur la fourrure du NSAC a été créée en 1994 et son mandat a une portée nationale.
1Fédération internationale du commerce de la fourrure
2STATISTIQUE CANADA, Division de l’Agriculture, Recensement de 2006 sur la production des peaux de fourrure sauvage et « Rapport sur l’élevage des animaux à fourrure »
3Conseil canadien de la fourrure, 2006
4STATISTIQUE CANADA, Division du commerce international, 2006
5Conseil canadien de la fourrure, 2008
6Fédération internationale du commerce de la fourrure, Rapport de 2008 sur l’état de l’industrie
7Conseil canadien de la fourrure, 2006
8ibid
9STATISTIQUE CANADA, « Rapport sur l’élevage des animaux à fourrure », 2008
10Conseil canadien de la fourrure, 2006
11STATISTIQUE CANADA, Recensement de 1999-2006 sur la production de peaux de fourrure sauvage
12ibid
13Fédération internationale du commerce de la fourrure et STATISTIQUE CANADA, 2006
14STATISTIQUE CANADA, « Rapport des fermes à fourrure », 2008
15Institut de la fourrure du Canada, 2007